Réduire ses coûts énergétiques et faire baisser son empreinte carbone est plus que jamais une nécessité pour les entreprises. Mais de quelle manière y parvenir ? Pascale-Marie Barriquand et Thomas Desnijder, respectivement Head of Sustainability et Manager Decarbonization Services BtB chez Luminus, partagent leur expertise et répondent aux principales questions que vous vous posez en la matière.
La neutralité carbone se prépare dès aujourd’hui.
C’est la raison pour laquelle les entreprises européennes sont encouragées à réduire leur consommation d’énergies fossiles et à investir dans des technologies capables de diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre. C’est ce que l’on appelle la décarbonation.
D’ici très peu de temps aussi, les grandes entreprises européennes seront tenues de définir leurs objectifs en matière de développement durable. Elles devront, conformément à la nouvelle directive CSRD mise en place par l’Union européenne, rendre compte des progrès accomplis dans la réalisation de ces objectifs.

« Cette directive vise à standardiser le reporting de tout ce qui concerne les données non financières, que ce soit la gouvernance, l’environnement ou le social » précise Pascale-Marie Barriquand, Head of Sustainability chez Luminus.
Vous souhaitez en savoir plus sur cette directive ? Consultez notre article de blog et apprenez l’essentiel de ce qu’il y a à savoir sur ce sujet !
Avec le précieux soutien de ses filiales, Luminus a guidé plusieurs entreprises sur la voie d’un avenir durable. Découvrez leur parcours de décarbonation, leur efficacité énergétique accrue et leur gestion intelligente de l’énergie.
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Relever le défi du CO2
Couplée aux efforts nécessaires de décarbonation, cette évolution législative est un véritable défi pour les entreprises concernées. Et les questions qu’elles se posent sont nombreuses. Que peuvent dès lors mettre en place les entreprises qui souhaitent faire évoluer favorablement leur bilan environnemental ou se conformer aux exigences européennes ?
« La première chose à entreprendre est d’identifier les risques et les impacts, à court, moyen et long terme. Et cela, que l’on soit ou non soumis à la nouvelle directive CSRD. Vient ensuite la phase de définition des cibles et des plans d’action » détaille Pascale-Marie Barriquand. « L’objectif est de cartographier les risques et de cibler les plus importants, pour tenter de les contrôler ou de les atténuer. Cela nécessite un travail lucide en interne, car selon le secteur, les impacts peuvent être très différents » ajoute-t-elle.
Pour Pascale-Marie Barriquand, il ne faut toutefois pas assimiler cet exercice à une contrainte. « C’est tout simplement de la bonne gestion. Tôt ou tard, les entreprises auront besoin de faire valoir leur bilan carbone et leurs efforts auprès des investisseurs, de leurs fournisseurs et de leurs clients ».
Agir de manière globale

« Réduire son empreinte carbone ne consiste pas simplement à remplacer une technologie conventionnelle, au bilan CO2 élevé, par une autre, plus faiblement carbonée ou moins énergivore », souligne Thomas Desnijder, Manager Decarbonization Services BtB chez Luminus. « Il faut réfléchir et agir de manière globale. C’est d’ailleurs l’approche que nous mettons en œuvre avec nos clients industriels grâce au trajet Road2Green. Une décarbonation réussie réside en réalité dans l’association intelligente de plusieurs nouvelles technologies dans le but de réduire les émissions de carbone.
Il faut imaginer ce scénario à la manière d’un puzzle que l’on assemble pour arriver au résultat souhaité. Le recours à des moyens de production d’énergie renouvelable, comme l’éolien ou le photovoltaïque, constitue une des premières pièces à mettre en place. La démarche suivante consiste en une électrification des processus, comme passer d’un système de production de chaleur au gaz à un système de production de chaleur électrique. Il faut ensuite s’assurer que les flux d’énergies renouvelables produits soient stockés par l’intermédiaire de batteries, pour qu’ils puissent être utilisés par l’entreprise à un autre moment, lorsque celle-ci a besoin de chaleur par exemple. On peut ajouter à la réflexion tout ce qui concerne la performance énergétique des bâtiments : la rénovation de l’éclairage, mais surtout l’optimisation des installations de chauffage, de ventilation et de climatisation. Ces installations peuvent également utiliser l’énergie verte stockée par les batteries » poursuit notre expert en décarbonation.
Adapter le processus aux besoins
Aussi vertueux soit-il, ce processus d’optimisation ne doit pas être vu comme un but ultime en soi. La bonne gestion reste plus que jamais de mise. « De nombreuses solutions énergétiques s’offrent aux entreprises afin de remplir leurs objectifs de réduction de CO2. Lorsque nous accompagnons un client industriel dans son trajet de décarbonation, nous ne nous contentons pas d’appliquer aveuglément ces solutions. Il faut que le processus ait une valeur ajoutée pour l’entreprise. Il faut aussi qu’il soit réellement adapté à ses besoins.
Une étude de faisabilité est indispensable. À quoi bon mettre une décarbonation en place si cela amène à déséquilibrer le profil énergétique de l’entreprise ou à faire apparaître des coûts qui n’étaient pas prévus au départ ? Il est donc indispensable de garder une vue d’ensemble sur la situation. J’ajouterais, pour terminer, que ce type d’approche doit faire l’objet d’une gestion de projet solide. Il faut s’assurer que les efforts de décarbonation soient bel et bien au rendez-vous » conclut Thomas Desnijder.