L’Europe rend la mobilité électrique plus accessible en imposant l’installation de bornes de recharge

Les voitures électriques constituent un levier important dans le cadre du Pacte vert européen qui vise à rendre notre continent neutre en carbone à l’horizon 2050. Mais pour que cet investissement soit rentable, il est nécessaire de disposer d’un nombre de bornes de recharge suffisant. C’est pour remplir cet objectif qu’une nouvelle loi entrera bientôt en vigueur, imposant davantage de bornes de recharge rapide et simplifiant les modalités de paiement.

Bornes de recharge rapide obligatoires tous les 60 kilomètres

De plus en plus de conducteurs et d’entreprises l’ont bien compris : les voitures électriques ont un impact majeur sur notre empreinte carbone. Les progrès technologiques constants et les avantages fiscaux en font des concurrents redoutables pour les voitures thermiques. Mais pour tirer le meilleur des voitures électriques, le réseau de bornes de recharge doit être suffisamment dense.

Actuellement, il existe encore de grandes différences entre les pays européens. Les Pays-Bas sont en tête de peloton avec 140 000 bornes de recharge, mais l’Espagne, le Portugal et l’Italie sont à la traîne avec moins de 40 000 bornes chacun. La Belgique, petit pays, s’en sort plutôt bien avec 36 000 bornes de recharge installées. Cependant, la plupart se trouvent en Flandre alors que de nombreux automobilistes traversent la Wallonie pour se rendre en vacances. Les besoins de recharge sont alors très élevés.

Voilà pourquoi le Parlement européen a légiféré, obligeant les États membres à installer des chargeurs rapides sur les principaux axes routiers européens. Une station de recharge rapide avec plusieurs bornes d’au moins 400 kW doit être prévue tous les 60 km (l’exigence sera portée à 800 kW d’ici 2028). Pour les camions et les bus, il doit y avoir des chargeurs rapides d’une capacité comprise entre 1 400 kW et 2 800 kW tous les 120 km.

Le texte prévoit également l’obligation de se doter d’une station hydrogène tous les 200 km sur le réseau transeuropéen de transport (RTE-T). Le délai est un peu plus long, puisque l’échéance est fixée à 2031. L’intérêt de l’hydrogène pour les véhicules ordinaires fait encore l’objet de nombreuses discussions.

6 000 bornes de recharge en Wallonie à partir de 2026

Pour répondre aux besoins qui se profilent à l’horizon en matière de mobilité électrique, la Région wallonne prévoit de développer largement son parc de bornes publiques de recharge. Plus de 2 000 sites ont été identifiés pour les accueillir et 6 000 points de chargement supplémentaires verront le jour à l’horizon 2026.

Avec le succès croissant des voitures électriques, la demande en bornes de recharge sera en effet croissante ces prochaines années. Le défi lancé aux pouvoirs publics est donc de taille. Des discussions sont d’ores et déjà engagées entre la Région wallonne et les communes pour répondre à ces besoins.

La volonté flamande d’installer des bornes de recharge

La Région flamande accueille favorablement cette nouvelle législation qui correspond aux objectifs déjà fixés par la Flandre en matière de véhicules électriques. Elle veut même faire encore mieux et développe un plan qui prévoit l’installation de bornes de recharge rapide tous les 25 km sur toutes les autoroutes et sur les principales routes régionales. Une étude est par ailleurs actuellement menée pour déterminer l’infrastructure de recharge nécessaire aux poids lourds.

Des tarifs et un paiement transparents

À l’heure actuelle, les chargeurs rapides représentent une solution de secours tant les coûts de recharge sont élevés. La plupart des conducteurs de véhicules électriques préfèrent recharger ces derniers sur leur lieu de travail ou à la maison. Et s’ils optent pour une borne de recharge publique, ils sont davantage susceptibles de se tourner vers un modèle standard. La recharge rapide a en effet un coût : jusqu’à 7 fois plus cher que la recharge à domicile. Cliquez ici pour en savoir plus sur les différents types de bornes de recharge.

Par ailleurs, le tarif n’est pas toujours clairement indiqué sur les bornes rapides et souvent, le paiement ne peut se faire qu’au moyen d’une carte de paiement spécifique. Dès lors, les conducteurs de véhicules électriques ne découvrent souvent que plus tard le coût réel de leur recharge.

La nouvelle législation européenne ne vise pas seulement à augmenter le nombre de bornes de recharge. Elle exige également que les stations de recharge affichent leurs prix, comme c’est le cas pour le carburant. Le prix par kW en vigueur doit être clairement visible, ainsi que les éventuels frais supplémentaires par minute d’utilisation. Il convient aussi d’élargir les possibilités de paiement : carte bancaire, carte de crédit ou code QR doivent être acceptés.

En pratique, cette différence ne se concrétisera qu’à partir de 2024, lorsque la loi entrera en vigueur. Toute nouvelle borne de recharge rapide installée après cette date devra répondre à ces exigences. Les gestionnaires d’anciennes bornes de recharge rapide auront jusqu’à 2027 pour se conformer aux exigences européennes.

L’obligation d’installer des bornes de recharge et de communiquer clairement les prix représente une étape supplémentaire vers une mobilité durable. Le développement de l’infrastructure de recharge permettra de parcourir plus facilement de longues distances avec des véhicules électriques, tant pour un usage professionnel que privé.